Merci Docteur

Après 41  années de consultations, de soins, de déplacements au chevet des malades, le docteur Jean-Jacques Pfeffer raccroche définitivement le stéthoscope, fermant son cabinet le 29 Septembre 2020. Le voilà libre de profiter d’une retraite longtemps repoussée. 

Il était en première ligne lorsque le virus faisait rage au printemps dernier, perdant dans la bataille son collègue et ami le Dr Ramloll. Jean-Jacques Pfeffer a œuvré comme un rempart face aux assauts des affections en tout genre, il représentait une digue sous la pression des virus, mais aussi un pont qui relie face à l’isolement et enfin un pilier qui soutenait notre communauté. Nous lui témoignons par ces quelques lignes notre reconnaissance. 

Du fond du coeur Merci! 



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Biographie

Jean-Jacques Pfeffer est né à Mulhouse au printemps 1951. Il a passé son enfance à Guebwiller avant d’entamer en 1969 ses études de médecine faculté de Strasbourg. Interne à l’hôpital Pasteur de Colmar en 1975, il épouse Evelyne avec qui il aura 3 garçons. En Mai 1979, il ouvre son cabinet à Lautenbach et s’installe à Linthal. Jean-Jacques Pfeffer est aujourd’hui grand-père de 7 garçons. 

Témoignage

Matin gris, fin Septembre. C'est à pied, comme depuis près de 40 ans que je me rends au cabinet du Dr. Pfeffer pour ce qui sera probablement ma dernière consultation avec lui. Une activité anormale règne dans la cour, où un déménageur empile des cartons... La salle d'attente est vide - COVID oblige. L'horloge a été enlevée, laissant sur la tapisserie jaune une auréole de son absence. Le temps déjà semble s'être suspendu. Le dromadaire de Klee, délavé par tant de regards malades, attend la quille.

Cette même salle d’attente a pourtant accueilli un théâtre de vie. Le plus souvent bondée (rien que l’idée semble aujourd’hui d’un autre âge !), des nez coulants de nourrissons y ont côtoyé l’arthrose de nos aînés. Et quel soulagement, lorsque dans un élan de compassion, la grand-mère qui avait tiré un bon numéro dans la file d’attente au prix d’un réveil matinal cédait sa place à mon bébé hurlant, faisant mon bonheur mais surtout celui de la salle qui ainsi retrouvait le calme de l’attente. Depuis la crise sanitaire, finie l’ambiance mouchoirs dans la salle jaune. J’ai rendez-vous. Voilà le docteur qui m’accueille, blouse non-tissée et masque de rigueur. Le COVID a emporté un peu de la couleur de ses cheveux. “Tu avais rendez-vous?” me demande-t-il gêné en tentant de trouver mon nom sur une feuille volante froissée. Les rendez-vous, cela n’a  jamais été son truc. Sa porte fut ouverte, nuit et jour s’il le fallait. 

Le téléphone sonne. Il intercale un nouveau nom entre les lignes déjà étroites du papier fripé. Le téléphone sonne encore. Une patiente a besoin d’un test COVID. Il rédige une des dernières des milliers d’ordonnances de sa carrière, la glisse dans l'entrebâillement de la porte et le revoilà. “Ah oui, le vaccin”. Il se lave les mains. Le téléphone alerte encore. C’est un festival de sonneries.

“J’écris un article pour le journal communal”, lui dis-je, “pour parler un peu de vous, de votre carrière”. “J’ai aimé soigner les bébés”, me répond-il. “Et les personnes âgées aussi”. “En fait j’ai aimé soigner tout le monde. J’ai le sentiment de m’être intégré dans cette communauté de fond de vallée. J’y ai trouvé ma place”, conclut-il.

 

Le téléphone collé à l’oreille pour rassurer une patiente anxieuse, le docteur Pfeffer vaccine ma fille. Et moi hébétée, je regarde cet homme qui à près de 70 ans jongle entre les sollicitations sans perdre son calme. Je réalise, à l’aube de son départ, l’ampleur des attentes, des doutes, des espoirs ou des chagrins que nous avons fait peser sur lui durant quatre décennies. Un profond sentiment de gratitude m’envahit. 

Car le docteur Pfeffer était là quand ma grand-mère s’est éteinte en plein milieu de la nuit. Il était là encore lorsqu’il a fallu décider de confier la fracture de ma mère à un chirurgien syrien à Damas. Il était là aussi lorsque d’épuisement je me suis écroulée dans son cabinet. Et il était là encore lorsque ma cadette a déclenché un choc anaphylactique. Lorsque notre destin basculait, nos quatre générations de femmes ont eu de la chance… et le docteur Pfeffer.

Caroline Marck-Haehnel

On est patient(s) on vous attend

Avec le départ à la retraite bien mérité du docteur Pfeffer, le cabinet médical a fermé ses portes le 29 Octobre 2020. Or personne ne peut imaginer un avenir serein sans médecin dans le haut-florival. Le constat est sévère et il pose un réel problème de santé publique en exposant notre population fragile aux aléas et à la pandémie qui s’éternise.


Aussi un groupe de travail constitué d’élus des communes de Linthal, Lautenbach-Zell, Buhl, Murbach et Lautenbach rejoint par des professionnels de santé s’est réuni. Il se donne pour mission d’aboutir à une solution dans les meilleurs délais. Le dossier est sur la table, il constitue la priorité du moment. Nous vous tiendrons informés des avancées.